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Les avantages d'un diffuseur public : notre vision
Nous avons de grandes ambitions pour les Canadiens.
La radiodiffusion publique a le potentiel de dynamiser notre écosystème culturel, d’atteindre les objectifs des politiques culturelles canadiennes et de faire du Canada un incontournable en matière d’éducation culturelle.
CBC/Radio-Canada veut être en mesure d’offrir aux Canadiens les services et les contenus qu’ils aiment et qui font, à leurs yeux, la valeur de leur diffuseur public : encore plus d’information leur permettant de mieux comprendre le monde, une programmation en dramatiques et variétés plus riche, plus d’émissions locales et régionales, une radio toujours créative, au diapason de la diversité, et plus d’événements rassembleurs donnant aux Canadiens l’occasion de célébrer ensemble les réalisations de nos artistes les plus talentueux.
Nous voulons écouter la communauté artistique et culturelle canadienne et collaborer étroitement avec elle afin de façonner, pour CBC/Radio-Canada, un avenir qui misera résolument sur sa valeur au sein de notre écosystème culturel. Nous demanderons aux créateurs comment ils souhaitent voir le diffuseur public évoluer afin de les aider à produire du contenu canadien de qualité et d’optimiser les effets de notre travail collectif, au profit de tous les Canadiens.
Notre capacité de prendre des risques et de repousser les limites de notre art s’en trouvera accrue.
Nous voulons aussi écouter les Canadiens pour produire du contenu canadien qui les intéresse et qui reflète la diversité de notre pays. Nous savons comme nous pouvons utiliser les données plus efficacement, que ce soit dans le développement des produits, dans nos décisions, dans nos activités journalistiques et dans l’évaluation de notre rendement. Contrairement à la télévision et à la radio, les plateformes numériques nous permettent de recueillir en temps réel des données sur les comportements individuels des utilisateurs. Ces données fines nous permettront de miser sur nos liens avec des millions de Canadiens pour renforcer leur engagement envers nos contenus, et elles éclaireront nos décisions de création, qui se baseront ainsi sur une compréhension approfondie de nos auditoires. Notre capacité de prendre des risques et de repousser les limites de notre art s’en trouvera accrue. Nous développerons nos produits, nos services et nos contenus en fonction des réactions de nos auditoires. Cela dit, nos contenus d’information, eux, seront toujours régis par des décisions indépendantes et le respect de nos Normes et pratiques journalistiques de calibre mondial, et non par la simple recherche de « clics ». En fait, l’intégration de ces capacités d’analyse de données dans nos processus de création et nos produits nous permettra de nous assurer que chaque Canadien peut accéder à nos services publics distinctifs de la manière qui lui convient.
Pour ce faire, nous avons besoin d’un financement stable et durable, et nous devons investir dans les secteurs essentiels qui définiront notre avenir.
Nous proposons ci-après une vision d’avenir qui constituera une base solide pour la culture canadienne, et qui permettra aux artistes et aux créateurs de la faire rayonner, au profit de tous les Canadiens.
Notre vision
Quatre grandes priorités
Nous avons amorcé notre transformation avec notre Stratégie 2020 et avons progressé, mais nous devons intensifier nos efforts suivant des axes essentiels qui définiront notre avenir. Nous voulons nous concentrer sur quatre grandes priorités qui orienteront notre travail et nos investissements :
- Prioriser l’innovation numérique;
- Contribuer au partage d’une conscience et d’une identité nationales;
- Créer du contenu canadien de qualité;
- Faire rayonner la culture canadienne dans le monde.
En offrant une bonne performance dans ces domaines, nous pourrons devenir encore plus pertinents pour les Canadiens et donner à notre écosystème culturel une assise solide pour lui permettre de s’épanouir dans un cadre de politiques culturelles modernes.
Prioriser l’innovation numérique
CBC/Radio-Canada continuera de se transformer pour devenir une organisation numérique innovante.
Pour concrétiser cette vision, nous devons investir davantage dans notre infrastructure technologique et nos contenus numériques afin de disposer de plus d’outils pour répondre aux besoins des Canadiens. Le projet de Hamilton illustre parfaitement cette démarche. Comme les habitants désiraient une présence locale de CBC, mais qu’aucune fréquence radio n’était disponible, nous avons créé notre première station locale entièrement consacrée à la diffusion en ligne, qui dessert la communauté d’une toute nouvelle façon. Et nos services d’accessibilité de pointe, eux, font découvrir notre programmation aux quatre millions de Canadiens vivant avec un handicap restreignant leur capacité d’accéder à nos contenus. Nous créons également une expérience utilisateur plus personnalisée et interactive, avec des produits conçus pour être modifiés rapidement sur de multiples plateformes et adaptés aux formats émergents.
Nous devons en faire plus. Nos plans en ce sens sont ambitieux et porteurs. Nous offrirons un service multiplateforme entièrement canadien qui sera fiable technologiquement et qui offrira toujours plus de contenus, incluant ceux qui favorisent la participation active de nos auditoires, et nous prioriserons le contenu canadien et nos artistes, créateurs et producteurs indépendants, dans un monde caractérisé par une abondance de choix. Parallèlement, nous continuerons d’étendre notre portée en diffusant nos contenus numériques sur des plateformes de tiers, comme YouTube et Facebook, qui relaient maintenant des émissions comme The National et Téléjournal (Ottawa-Gatineau) en direct tous les soirs.
Nous créerons des contenus numériques en favorisant les nouvelles technologies (vidéo 360, réalité augmentée, virtuelle, etc.), en suivant attentivement leur développement et surtout, en répondant aux besoins de notre population diversifiée. Nous travaillerons avec encore plus de créateurs indépendants pour assurer la pluralité des voix entendues sur nos plateformes. Par exemple, le réseau de créateurs CBC permet à des Canadiens qui diffusent sur YouTube de collaborer avec CBC pour développer et amplifier leurs contenus et leur marque.
Nous dynamiserons l’économie de l’innovation. Notre vaste auditoire, nos données exhaustives et notre espace numérique pourront servir à mener des essais accélérés, à recueillir de l’information sur les attentes de nos auditeurs et à déployer de nouveaux contenus, développés à l’interne ou en partenariat avec des créateurs indépendants et d’origines diverses, des jeunes entreprises ou des établissements d’enseignement. Les Canadiens peuvent s’attendre à plus d’offre encore avec Première PLUS, la plateforme radio numérique qui offre aux partenaires et aux créateurs un espace de diffusion unique.
Contribuer au partage d’une conscience et d’une identité nationales
Nous continuerons de jouer notre rôle de catalyseur et de vecteur de conversations d’intérêt pour les Canadiens. Nous voulons être une force rassembleuse, réunir les Canadiens autour d’enjeux citoyens et d’expériences culturelles locales, et être au cœur des conversations.
Nous continuerons de jouer notre rôle de catalyseur et de vecteur de conversations d’intérêt pour les Canadiens.
Le Canada compte de moins en moins d’institutions favorisant la cohésion sociale. Partout dans le monde, les groupes d’intérêts échangent la plupart du temps en vase clos, entre personnes qui partagent les mêmes opinions. Dans un tel environnement, nous risquons de prêter de moins en moins attention aux conversations plus larges qui nous définissent en tant que Canadiens. La cohésion sociale et le partage d’une conscience nationale ne sont pas des valeurs acquises. Nous devons y travailler tous les jours.
CBC/Radio-Canada continuera de renforcer la cohésion sociale en donnant aux Canadiens un accès hors pair à de l’information et à une programmation qui reflètent une diversité de voix et de perspectives.
Nous nous efforcerons également de créer et de présenter plus d’événements locaux et nationaux, de couvrir plus de questions d’intérêt national, et d’offrir aux Canadiens un lieu de rencontre virtuel où ils pourront écouter leurs concitoyens, se faire entendre et réfléchir ensemble sur notre société.
Créer du contenu canadien de qualité
À l’avenir, nous aurons des contenus courts produits et distribués en format numérique d’une part, et des contenus audio et audiovisuels longs respectant les normes de qualité élevées établies par les meilleurs d’autre part. La distribution se fera sur de multiples plateformes et en plusieurs formats, et sera bonifiée par l’utilisation de la réalité virtuelle ou l’offre d’une expérience audiovisuelle beaucoup plus intense. Nous explorons déjà cette nouvelle offre à Radio-Canada avec des initiatives comme la série La route des 20 et le livre numérique Charlebois, par-delà Lindberg, accessible sur iBooks.
CBC/Radio-Canada créera et produira plus de contenu canadien de qualité que jamais auparavant, dans les deux langues officielles et en plusieurs langues autochtones, et travaillera dans ce sens en partenariat avec des entrepreneurs canadiens du secteur culturel. Nous composerons un large éventail de contenus et de formats à présenter au monde. Nous braquerons nos projecteurs sur nos meilleurs musiciens. Nous investirons dans nos auditoires de demain et proposerons plus d’émissions pour les jeunes générations du Canada – nos enfants, nos adolescents et nos jeunes adultes – qui sont plus issues de la diversité que les précédentes dans notre pays.
C’est ce que nous faisons avec des projets comme « Prochaine Génération » de Radio-Canada, qui façonne les formats, les contenus et les plateformes d’information et d’affaires publiques de demain, et le portail numérique Espaces autochtones, qui ouvre une fenêtre unique sur les réalités des communautés autochtones au Canada et offre une plateforme pour échanger avec les Autochtones et entendre ce qu’ils ont à dire.
Plus la portée et la marque de CBC/Radio-Canada sont fortes, plus notre programmation peut voyager dans toutes les couches de la société et même à l’étranger. Nous sommes bien placés pour soutenir les créateurs de contenu de partout au pays et les encourager à innover et à prendre des risques. Ainsi, c’est devenu la marque de Radio-Canada de bousculer les attentes, les genres, de créer des surprises, voire des phénomènes, avec les séries dramatiques en heure de grande écoute, encore tout récemment avec District 31 et Unité 9. C’est aussi ce qui s’est fait avec notre dernière série à succès, Kim's Convenience, qui pose un regard typiquement canadien sur une famille d’immigrants, et avec Secret Path, diffusée sans publicité aux heures de grande écoute. C’est enfin ce que nous faisons avec notre série de courts métrages documentaires Interrupt this Program – en nomination aux prix EmmyMD internationaux – sur le rôle des arts comme vecteurs de changements sociaux dans différents pays, et avec Frame 394, court métrage documentaire numérique de CBC sur un homme noir abattu par la police aux états-Unis, parmi les finalistes aux Oscars.
Nous sommes résolus à soutenir également le cinéma canadien, comme en témoigne le lancement annoncé récemment du Breaking Barriers Film Fund. Avec cette initiative, nous voulons contribuer vraiment au dynamisme de ce secteur en soutenant sans intermédiaire des créateurs sous-représentés et en investissant dans leurs films. Nous avons créé un nouveau modèle de financement qui offrira un soutien vital aux scénaristes et aux réalisateurs qui ont eu du mal à accéder à du financement jusqu’ici : les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les membres de minorités visibles. Nous veillerons à faire connaître leurs films auprès d’un vaste auditoire au Canada en les distribuant sur les diverses plateformes de CBC.
Par ailleurs, nous sommes, entre autres choses, en mesure d’éclairer les créateurs sur les goúts et les intérêts de nos auditoires, et de les aider ainsi à faire des choix judicieux. Cette approche peut contribuer à créer plus de contenu canadien qui reflète une plus grande pluralité de voix.
Faire rayonner la culture canadienne dans le monde
Les Canadiens sont extrêmement fiers de leur pays et de son image de marque mondiale. Tandis que le monde s’intéresse de plus en plus au Canada, CBC/Radio-Canada est parfaitement positionnée pour promouvoir sur la scène internationale nos contenus exceptionnels et les entrepreneurs canadiens du secteur culturel.
Dans cette optique, nous unirons nos forces avec des producteurs indépendants et d’autres organisations culturelles du Canada comme nos partenaires à l’écran Téléfilm Canada, le FMC et l’Office national du film (ONF), auxquels s’ajouteront des musées, des galeries d’art et des organismes des arts de la scène, pour soutenir et faire rayonner le contenu canadien. Nous souhaitons élaborer une approche commune pour exploiter le plein potentiel de notre culture et assurer la croissance de notre marque culturelle mondiale
Le marché international des contenus est plus encombré que jamais, et nous pouvons en faire plus pour promouvoir la créativité des Canadiens sur la scène internationale. Nous sommes d’ailleurs en train de discuter et de nouer des partenariats avec d’autres diffuseurs publics, comme l’australienne ABC et France Télévisions, afin de créer un marché numérique mondial donnant à chacun un accès global aux contenus et aux plateformes de distribution des autres diffuseurs. Nous avons déjà démontré notre capacité d’exercer un leadership fort au sein de cette communauté à titre d’hôte de la conférence mondiale Public Broadcasters International, qui s’est tenue à Montréal en septembre. Nous faisons le pont entre les producteurs et les créateurs canadiens et un réseau international de diffuseurs qui partagent les mêmes valeurs de qualité, d’originalité et de service public que nous.
Avec une programmation à la télévision et à la radio, en français et en anglais, totalisant plus de 10 000 heures chaque année et distribuée à des centaines de clients et de partenaires, au pays comme à l’étranger, nous occupons une place favorable dans le marché de la distribution. Partout dans le monde, on parle du documentaire comme d’une « forme d’art toute canadienne », ce qui démontre une fois de plus le respect que notre maîtrise du genre inspire ailleurs. Sous la marque CBC/Radio-Canada et en partenariat avec d’autres distributeurs de contenus, nous déploierons tous les efforts nécessaires pour promouvoir nos créateurs aux quatre coins du monde. Nous le ferons pour leurs contenus et pour leurs formats originaux, par exemple dans le cadre de notre partenariat avec Warner Brothers visant à créer des formats canadiens originaux qui peuvent être exportés à l’échelle mondiale.
En fait, notre espace numérique et nos stratégies de partenariat nous donnent déjà accès à un auditoire mondial. Au total, 18 émissions de CBC Radio sont distribuées à un large auditoire à la radio publique américaine, y compris Out in the Open avec Piya Chattopadhyay – une nouveauté de l’automne qui aborde les grandes problématiques de notre époque. En nous dotant d’une plus grande flexibilité, notamment en faisant l’acquisition de ressources et de droits numériques additionnels pour diffuser nos contenus à l’extérieur du Canada, nous serons bien outillés pour faire découvrir au monde le meilleur du contenu canadien et ainsi réaliser les ambitions du gouvernement en la matière.
Un modèle de financement sans publicité
CBC/Radio-Canada doit assurer son avenir en s’appuyant sur des fondations solides et stables.
Le concert de The Tragically Hip de l’été dernier est l’une des expériences collectives les plus porteuses jamais vécues au pays. La diffusion de ce spectacle encensé par la critique ici comme ailleurs donne une bonne idée de ce qu’un diffuseur public sans publicité pourrait apporter aux Canadiens.
En fait, l’idée d’un diffuseur public canadien sans publicité fait l’objet de discussions depuis un bon moment. En février 2008, le Comité permanent du patrimoine canadien recommandait déjà que CBC/Radio-Canada négocie avec le gouvernement une transition vers un modèle d’affaires sans publicité. Dernièrement, cette option a été au cœur de consultations sur la culture.
The Tragically Hip : une célébration nationale
Cet été, le concert de Tragically Hip, diffusé sans interruption et partagé par des Canadiens de partout, a été couvert d’éloges tant au pays qu’ailleurs dans le monde. Cet événement offre une vision convaincante de ce qu’il est possible d’accomplir
Ce modèle présente un important avantage économique : il assurerait une stabilité à CBC/Radio-Canada et à notre écosystème culturel. À l’heure où la culture canadienne suscite un intérêt et un engouement sans précédent, chez nous comme à l’étranger, il renforcerait l’impulsion que nous nous donnons avec notre transformation.
Ce modèle présente un important avantage économique : il assurerait une stabilité à CBC/Radio-Canada et à notre écosystème culturel. À l’heure où la culture canadienne suscite un intérêt et un engouement sans précédent, chez nous comme à l’étranger, il renforcerait l’impulsion que nous nous donnons avec notre transformation.
En plus de présenter d’importants avantages économiques, ce modèle nous permettrait de recentrer notre travail, de proposer aux Canadiens des contenus encore plus rassembleurs et distinctifs, et de devenir un partenaire plus fort et plus apprécié par les communautés, les artistes et créateurs, les universités, les organisations culturelles et les acteurs commerciaux du secteur de la culture.
Sans le souci constant de devoir tirer des revenus de toutes nos initiatives, nous pourrions placer encore plus les besoins des citoyens, des créateurs et de nos partenaires au centre de nos préoccupations.
Il nous permettrait de dénicher plus de créateurs talentueux et de soutenir leur développement, et donnerait plus de place à une programmation canadienne plus distinctive, créée par des Canadiens, mettant en vedette des Canadiens, et qui raconte les histoires imaginées par nos créateurs. Nous pourrions prioriser non plus les retombées économiques de nos décisions, mais plutôt leur impact culturel, et explorer de nouvelles façons de favoriser le rayonnement et la croissance des créateurs canadiens et de leur travail. Nous serions en mesure de proposer des émissions audacieuses et de leur laisser le temps de trouver leur public sans attendre un succès commercial immédiat.
Il nous permettrait de dénicher plus de créateurs talentueux et de soutenir leur développement.
Nous pourrions proposer des contenus encore plus percutants et distinctifs, parfois d’une complexité difficilement compatible avec un format comprenant des pauses publicitaires. Un modèle sans publicité permettrait au diffuseur public de favoriser ainsi l’émergence des nouveaux talents, créateurs de nouveaux contenus, de nouveaux formats.
C’est à ce type d’expérience que les téléspectateurs canadiens s’attendent, et c’est ce qui explique la popularité des services sans publicité comme Netflix.
Alors qu'on observe le brassage des formes de contenus informatifs, à l'ère de l'infobésité, choisir de créer une destination numérique d’information, exempte d’influence marketing serait pour CBC/Radio-Canada choisir de maximiser un capital précieux.
Au-delà des avantages créatifs et de l’offre d’une meilleure expérience à nos auditoires, nous avons exploré en détail l’impact économique d’un modèle sans publicité pour CBC/Radio-Canada, pour les secteurs de la radiodiffusion et de la création, et pour les Canadiens, en collaboration avec le cabinet Nordicity, réputé pour ses analyses de pointe de l’économie et des politiques culturelles. Nous sommes arrivés à des conclusions qui donnent à réfléchir :
L’impact économique de l’élimination de la publicité à CBC/Radio Canada
L’avantage économique
L’élimination de la publicité engendrerait les retombées économiques suivantes : gain total net de 488 millions de dollars au chapitre du PIB, impact total de 355 millions de dollars sur les revenus d’emploi, et ajout de 7 200 nouveaux emplois.
Ces gains résultent du soutien indéfectible que CBC/Radio-Canada offre aux producteurs de contenu canadiens. Les dépenses de CBC/Radio-Canada profitent aux producteurs indépendants et à d’autres fournisseurs canadiens, et se répercutent sur l’ensemble de l’économie.
Impact sur CBC/Radio-Canada et sur l’industrie
Sur le plan des coûts, le modèle sans publicité se traduirait par une perte nette de 253 millions de dollars en revenus publicitaires. Cela dit, les deux tiers de ces revenus seraient redistribués vers d’autres entreprises de médias canadiennes, services numériques et télédiffuseurs privés compris, qui engrangeraient alors un gain net de 158 millions de dollars.
Élimination des revenus publicitaires
L’étude de Nordicity révèle que près des deux tiers des revenus publicitaires de CBC/Radio-Canada, soit 158 millions de dollars, seraient réinvestis chez d’autres médias canadiens.
Financement de remplacement
Pour abandonner la publicité, CBC/Radio-Canada aurait besoin de 318 millions de dollars en financement de remplacement. Cette somme tient compte de la perte de revenus publicitaires (253 millions de dollars), du coût associé à la production et à l’acquisition de contenu canadien additionnel (105 millions de dollars) afin de remplacer la programmation publicitaire, et des économies liées à la diminution du coût des ventes (40 millions de dollars).
Perte de revenus publicitaires pour les chaînes de télévision généralistes et spécialisées et pour les services numériques | 253 M$ |
Coût de production ou d’acquisition de contenu canadien pour combler le temps d’antenne alloué à la programmation publicitaire | 105 M$ |
Moins les économies liées à la diminution du coût des ventes | (40 M$) |
Financement de remplacement total | 318 M$* |
* N’inclut pas les coûts ponctuels associés à la transition vers un modèle sans publicité
Un financement pour un avenir meilleur
L’investissement
Notre vision doit s’accompagner d’une nouvelle approche du financement du diffuseur public du Canada. C’est indispensable pour l’avenir et la croissance de notre économie culturelle. Il nous faudra réinvestir dans nos secteurs prioritaires, et nous aurons besoin d’un financement de remplacement pour compenser la perte de nos revenus publicitaires. Nous proposons une augmentation totale de notre financement public de 12 $ par habitant pour un financement global de 46 $ par Canadien au lieu de 34 $. Cette somme correspond au financement de 40 $ par personne recommandé par le Comité permanent du patrimoine canadien en 2008, après indexation selon l’inflation.
211 M$
Valeur ajoutée brute des retombées éconimiques de chaque investissement de 100 M$ à CBC/Radio-Canada
Certes, cela représenterait un investissement important dans notre avenir, mais il faut garder à l’esprit que chaque tranche de 100 millions de dollars de financement accordé à CBC/Radio-Canada rapporte à l’économie canadienne 211 millions de dollars en valeur ajoutée brute en raison de l’activité économique qu’elle génère. Cet investissement profiterait donc au diffuseur public, mais également aux secteurs de la diffusion et des médias au Canada, aux secteurs de la culture et de la création et à l’économie canadienne.
Proposition de financement | $ par habitant | M$ |
Financement public actuel | 34 | 1,215 |
Plus : Remplacement des revenus publicitaires | 9 | 318 |
Plus : Financement additionnel pour faire face aux bouleversements dans les technologies et la consommation | 3 | 100 |
Financement public total proposé | 46 $ | 1 633 M$ |
Hypothèses :
- Rajustement constant en fonction de l’inflation
- Ne tient pas compte des revenus autogénérés comme les revenus d’abonnement
- 46 $ par Canadien équivaut à la recommandation de 40 $ par Canadien de l’étude du gouvernement du Canada en 2008, après indexation selon l’inflation
- Calcul du remplacement des revenus publicitaires : revenus publicitaires enregistrés en 2014-2015 (253 M$), ajouté au coût de la programmation de remplacement (105 M$) moins la diminution du coût des ventes (40 M$)